Éteindre un feu : les bons réflexes à avoir en priorité

Quand on parle d’éteindre le feu, le vrai enjeu c’est de savoir quand intervenir et quand renoncer. Un feu “éteignable” par une personne non spécialisée, c’est un incendie naissant : petit foyer, fumées limitées, chaleur supportable à distance, et sortie accessible.

Si en 10 secondes vous ne pouvez pas cocher ces 4 cases, vous n’éteignez pas :

• Sortie derrière vous (porte/issue libre)

• Feu localisé (pas au plafond, pas dans les cloisons, pas qui court)

• Outil adapté en main (extincteur/couverture anti-feu) et prêt

• Fumées supportables (pas de fumée épaisse/noire qui pique et masque la vue)
   

Ensuite :

• Alertez le plus tôt possible : 18 ou 112 dès qu’il y a doute ou propagation.

• Coupez l’énergie si possible sans vous exposer : gaz/électricité.

• Intervenez en restant bas, à distance, en visant la base des flammes.
   

Pour les gestes de prévention simples côté “bon réflexe au quotidien”, vous pouvez reprendre les points clés de prévention incendie et bons gestes.

Le piège n°1, c’est de traiter tous les feux pareil. Or un feu de cuisine, un feu électrique et un feu de carburant n’ont pas la même logique d’extinction.

Voici un tableau “terrain” (ce qui marche / ce qui aggrave) :

• Refroidir (feux de solides : A),

• Étouffer (liquides inflammables : B, cuisine : F),

• Supprimer la source (gaz : couper l’alimentation, électricité : couper le courant).
   

Le “bon” geste, c’est celui qui coupe le mécanisme du feu, pas celui qui “fait disparaître la flamme deux secondes”.

Recommandation en logique “site / maison” :

• CO₂ : très pertinent pour un départ de feu électrique (peu de résidus).

• Eau (avec additif) : efficace sur A (papier, bois, textiles).

• Mousse : utile sur B (liquides inflammables) via l’étouffement.

• Poudre : peut dépanner en polyvalence, mais salissant, irritant, et parfois contre-productif sur matériel.
   

Méthode d’attaque (simple, mais vraiment efficace)

• Position : sortie derrière vous, jamais enfermé.

• Distance : commencez à 2–3 m, puis avancez si le feu diminue.

• Visée : base des flammes, balayage latéral.

Décision : si ça ne baisse pas tout de suite → stop + évacuation.

Là, on peut être très précis :

• Feu de casserole (huile / graisse) :

  1. Coupez la plaque si possible,

  2. Couvrez (couvercle) ou couverture anti-feu,

  3. Ne déplacez pas la casserole (risque de renversement),

  4. Jamais d’eau.
      

• Petite flamme sur textile (torchon, vêtement) :
  Étouffer (couverture) + refroidir si adapté + vérifier la reprise.
   

Petit départ au sol (extérieur) :
Sable/terre peut être redoutable pour étouffer un foyer limité quand l’eau manque.

Sur le terrain (rural, zone isolée, exploitation agricole, camping/gîte, site logistique), l’échec le plus fréquent n’est pas “je n’avais pas un extincteur”, c’est : je n’avais pas assez d’eau ou pas de point d’eau accessible quand ça démarre dehors ou quand il faut protéger une zone en attendant les secours.

C’est là qu’une bache incendie devient pertinente : vous ajoutez un volume d’eau immédiatement disponible pour la défense incendie, même sans réseau. Côté stratégie, ça sert surtout à :

• fournir un point d’aspiration identifié,

• sécuriser les sites éloignés des hydrants,

répondre à une logique DECI/ERP en renforçant la disponibilité d’eau.

Mémotechnique simple : H.E.L.

• Huile (cuisine) → jamais d’eau

• Electrique (sous tension) → pas d’eau

• Liquides inflammables (carburant/solvant) → pas d’eau
   

Dans ces 3 cas, l’eau peut propager ou aggraver.

Renoncez sans discuter si :

• la fumée est dense, vous pique les yeux, vous fait tousser,

• le feu touche plafond, gaine, faux plafond, ou “disparaît” dans un mur,

• vous entendez des bruits anormaux (gaz, pression) ou présence de produits dangereux,

• vous ne pouvez plus garder une issue derrière vous,
• l’extincteur n’a aucun effet immédiat
   

  Dans ces cas : évacuez, fermez les portes derrière vous (si possible), 18/112.

Vérifier et entretenir ses équipements de sécurité incendie

Checklist courte, utile, applicable :

• Extincteur : accessible, signalé, non obstrué.

• Cuisine : couverture anti-feu visible, pas “dans un placard derrière tout”.

• Électricité : tableau accessible, disjoncteur identifié.

• Extérieur : zones de stockage (bois, carburants) éloignées des sources de chaleur.

Ce qui change tout, ce n’est pas une formation d’une heure “théorie”, c’est 3 habitudes :

• savoir dire “je n’interviens pas” (et évacuer),

• savoir identifier la classe de feu,

savoir utiliser 1 extincteur en conditions calmes (position/distance/visée).

Pour les sites à risque ou isolés, la préparation, c’est aussi la ressource eau. Une bache incendie s’intègre comme un “plan B” robuste : point d’eau dédié, capacité adaptée, et possibilité de mise en place sur terrain varié.

Éteindre un feu efficacement, ce n’est pas multiplier les gestes : c’est appliquer les bons choix. Identifier le type de feu, utiliser l’outil adapté, et surtout renoncer vite quand ce n’est plus un incendie naissant. Pour les environnements ruraux, ERP, exploitations et sites professionnels, compléter l’équipement par une bache incendie renforce la réponse en ajoutant un vrai levier : l’alimentation en eau.